J'écris cet article un jour après la date, parce que la vie et que finalement, le TDOR, j'y pense tous les jours. Tous les jours je pense à nous, je pense à vous qui êtes parti·es, qui nous a été arraché·es. Je suis juste triste. Triste de faire face à la mort de manière quasi quotidienne. Mais je me refuse d'abandonner. Je garde en souvenir chaque nom, chaque visage et je me rappele que nous visons un meilleur lendemain, que notre lutte est un marathon et que tant que je serais vivante je donnerais tout ce que je peux, du temps, de l'argent, un peu d'attention, des informations, de la visibilité, des ressources légales, n'importe quoi. Vraiment n'importe quoi.
Je prie tous les jours pour que chaques goute de sueur et chaque larme que je verse empêche que d'avantage de sang soit verssé.
Oui, je prends aussi soin de moi, j'ai des ami·es qui m'aide, et je peux aider les autres. Mais cette lutte, cet espoir qu'il me faut nourir à chaque occasion n'est pas juste une affaire personnelle pour me sentir bien, ce n'est pas juste quelque choses pour coller à ce que peut bien vouloire dire l'humanité. C'est a propos de la vie, à propos de nos droits, et des droit de toustes les autres. C'est a propos du monde et de notre place sur celui-ci. J'ai la foi que tout ce que je fais dans ce monde a un impacte et donc que je suis redevable de tout ce qu'il peut se passer, tout ce qu'il peux m'arriver, je suis responsable de ce monde et de ce qu'il s'y passe à mon échelle. En mal comme en bien, je ne peux pas m'en détacher, je ne veux pas m'en défaire. Moi vivante ma posterité sera tout ce que j'ai pu laisser, ne serait-ce qu'un sourir, ne serait-ce qu'une personne qui a pu être elle-même, ne serait-ce que quelques bons souvenirs. Je suis redevable, 'accountable', de ce monde.
Je vais me donner le droit de râler un coup, je vais le dire et je le dirais encore :
Je ne supporte pas les doomers demobilisants. Vous puez juste votre privilège de pouvoir vous en foutre et de tourner le dos à vos responsabilités. Les misanthropes, les edgys, les darkwokes et autres conchies, je vous aimerais pour ce que vous pouvez être, mais je vous jure que là je vous secouerais.
Dans nos communautés on devrait s'aider à accepter nos hontes passées. Si l'individualisme doit crever, c'est bien aussi de pas envoyer en pâture toute personne qui a mal agis et souvent avec le simple objectif se penser soit innateignable et incapable de toute erreur. C'est en se croyant ainsi drapé de la bonne moral que toute remise en question de nos pratiques est impossible. Comment à l'inverse pouvons nous créer une ethique responsable, mutuelle et partagée ? Pouvons nous être assez souple dans nos manière d'aborder le tort quand il est causer et comment pouvons nous accueillir parmis nous nos proches pour réduire le mal que l'on va se faire ? J'aimerais qu'on apprenne d'avantage à réduir le mal que l'on se fait plus tout que de croire pouvoir l'empècher.
Comment à l'interieur de nos communautés peut-il encore subsister l'idée qu'il suffit d'être suffisement travailleureuse et parfait·es pour être en croisade contre soit-même pour que nul tort ne subsiste de nos actions ?
Au delà de perpétuer le mythe de l'oppression qui immunise aux comportement de merde, subir une oppression n'empêche pas d'en faire subir. Ça dit quoi de notre support émotionnel collectif ? Je suis persuadée que la honte est une émotion interne, à soit, qui nous indique que nos actions, l'image qu'on donne de nous, NOUS déplaît, à nous. Alors comment la gérer, comment évoluer ? Je pense que les communautés peuvent jouer un grand rôle la dedans. En donnant ressources théorique, temps de repos pour pouvoir soit même se plonger dans ce qu'il s'est passé et comprendre nos agissements, si les ressources existent et que c'est pas trop violent, du temps d'écoute.
Je nuance quand même. Je pense surtout aux hontes apprises enfant, entretenues par des parents, un système éducatif, le travail. Je parle des hontes qu'on a appris à entretenir, des actes qu'on regrette et qu'on ne sait pas gérer. Je pense qu'il faut le faire avant de mettre la main dans l'engrenage de la rédemption capitaliste et autoritaire ou on pensserait que la honte se gère à coup de punchlines et de chiffre d’accaparement de l'attention sur les réseaux ou dans les orgas.
Pour le dire avec une métaphore: On ne soigne pas son âme avec un palais en or.
Ce qui me rends triste c’est que tout ça existe. Mais c'est ignoré, repoussé, accusé de diviser. Alors oui. Moi j'ai envie de diviser VOTRE entreprise d'immunité, VOTRE hégémonie oppressive. VOTRE aveuglement aux conséquences de VOS actes sur nous. Vous méritez mieux et j'ai pas votre temps.